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Les biohackers européens s’intéressent aux virus de bactéries. À l’occasion du débat « Quand la société civile rencontre la science » au Synenergene Forum , l’un d’entre eux Rüdiger Trojok a présenté leur projet sur la phago-thérapie et la biologie digitale. Son réseau de biologistes alternatifs (DiYBio) d’Europe a organisé trois rencontres (Helsinki en 2014, Italie en 2015, Berlin en 2016) pour rechercher des solutions à la crise grave causée par la perte d’efficiacité des antibiotiques.
La phago-thérapie, une réponse aux antibiotiques ?
Les antibio-résistances sont en effet de plus en plus répandues. Elles proviennent de la surconsommation d’antibiotiques. Les prescriptions sont souvent aléatoires et la prise est mal expliquée, dans les pays occidentaux (la consommation est quasi nulle dans les pays en développement).
L’utilisation de phages, c’est-à-dire des virus de bacteries est peut être une solution à cette crise. La possibilité de lutter contre les infections par ces virus a été découverte dans les années 1910 mais ne s’est pas développée dès que les molécules antibiotiques ont été mises au point. Mais les pays du bloc de l’est – notamment la Georgie, la Roumanie… ont continué à l’utiliser. Ils sont experts dans le domaine.
Les phages ont une reconnaissance hautement spécifique et sont programmables.
Rüdiger Trojok et ses collègues proposent de les programmer génétiquement afin de tuer les bactéries cibles, en utilisant des technologies comme CRISPR Cas.
Vers une phago-thérapie personnalisée
À terme, l’objectif serait d’utiliser la biologie digitale pour que tout le monde puisse avoir accès aux « programmes » à intégrer dans l’ADN des phages, pour créer des phages personnalisés.
Il s’agirait de développer une base de données permettant de programmer de façon digitale les séquences d’ADN des phages. Combinée à des techniques automatisées en laboratoire et de faine-les coûts, on pourrait aboutir dans le futur à une phago-thérapie personnalisée.
Une idée dont les conséquences ne sont pas à négliger
Le concept de la phago-thérapie est sans conteste une idée à creuser mais ce travail doit être encadré, que ce soit au niveau technologique ou social. Un des risques évoqués serait d’éliminer un certain type de bactérie qui pourrait donner lieux à des réactions en chaînes incontrôlables. On ne connait pas encore assez les liens entre tous les organismes.