Le 1er juin sera lancé le Forum BioRESP à Paris. Françoise Roure, présidente de la section sécurité et risques du Conseil général de l’économie au Ministère de l’économie, de l’action et des comptes publics, y interviendra pour encourager la culture de la biorésilience. Elle résume ici son propos.
La bioéconomie se déploie selon des chaînes de valeur qui se reconfigurent très progressivement. Les interdépendances qu'elle crée irriguent en réalité l'ensemble des mécanismes de financement et d'offre de biens et services.
Ces mécanismes sont dorénavant orientés sur la réalisation des objectifs de développement durable
y compris pour les pays dits du Nord. Ils requièrent un changement de culture d'une ampleur qui reste sous-estimée: le passage d'une culture d'optimisation technique et financière, à une culture partagée de bio-résilience.
Les acteurs qui auront les meilleurs résultats en matière de transition vers la bioéconomie sont ceux qui intègreront très en amont des chaînes de valeur cette culture de biorésilience, proactive en termes de choix d'investissement.
Ils s'appuyeront pour cela sur la recherche de nouveaux talents, leur combinaison par des équipes multidisciplinaires capables d'utiliser la science des biostatistiques et les données ouvertes. Leurs instances dirigeantes seront guidées par un esprit de "redevabilité", responsabilité devant les parties prenantes traduite dans les actes par le déploiement de méthodes de traçabilité, de la conception des bio-briques de base aux déchets finaux, en passant par les procédés de production.
Traçabilité qui conditionne la confiance, et par conséquent la "mise en société" des produits innovants de la bioéconomie, qu'il s'agisse de santé, d'alimentation, d'énergie ou d'autres domaines encore.
Dorothée BROWAEYS est journaliste, rédactrice en chef adjoint à UP MAGAZINE et coordinatrice de Synenergene avec JJ Perrier. Biologiste de formation, elle a confondé VivAgora, association pour la mise en culture de l'innovation. Impliquée dans des processus constructifs d’inclusion des parties prenantes (Forum NanoRESP, Université populaire Paris2), elle promeut l’ouverture des écosystèmes d’innovation. Elle a publié Fabriquer la vie : où va la biologie de synthèse ? (Seuil, 2011) et Le Meilleur des nanomondes, (Buchet Chastel, 2009).