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Les promoteurs de la biologie de synthèse ont introduit dans la biologie moléculaire un certain nombre de principes venant tout droit de l'ingénierie. Leur but: modifier le vivant pour lui faire produire de nouvelles molécules. De nombreuses applications sont attendues dans les domaines de la santé, de l'énergie, des matériaux, de l'environnement et de l'agriculture. Comment se fera le passage à la phase industrielle? C'est la principale question aujourd'hui.
L’avènement de la biologie de synthèse est d’abord une révolution idéologique. Ses origines remontent au milieu du XIXe siècle, avec l’avènement des théories évolutionnistes, d’un côté, et de l’autre la métamorphose de l’agriculture, qui était une pratique et devient alors une science. Le monde de la biologie, et plus largement notre conception du vivant, s’en sont trouvés bouleversés
Changer les règles de la génétique. Tel est le pouvoir de la technique dite « gène drive » (ou forçage génétique) qui permet de propager un caractère à 100% parmi les descendants (au lieu de 50%). Cette « ingénierie massue » intéresse les responsables de santé publique confrontés aux moustiques vecteurs de maladies ou les gestionnaires de territoires envahis par des prédateurs. Alors que se tient cette semaine à Hawaii, le Congrès mondial sur la conservation, les clans adverses vont s’affronter sur ce sujet. Des opposants au GeneDrive ont publié une lettre ouverte. Le débat sera vif aussi à Cancun en décembre prochain car il est à l’ordre du jour des négociations de la Convention sur la biodiversité des Nations Unies.
Faire mourir en masse des populations envahissantes ou menaçantes. L’idée progresse depuis une dizaine d’année pour lutter notamment contre les rongeurs qui pullulent dans les îles. Karl Campbell, a mené des programmes d’éradication des rats et souris dans une douzaine des îles des Galapagos. Traditionnellement, on recourt aux pesticides pour tuer ces animaux qui menacent les tortues légendaires. Mais les résultats sont souvent insuffisants : une simple femelle porteuse de petits est capable de régénérer très vite la population.
En 2011 le service américain de la vie sauvage et des poissons a amorcé un plan pour exterminer les souris des îles Farallones
Le domaine des biotechnologies est un des domaines les plus dynamiques des sciences du vivant. De nombreuses start-up sont fondées chaque année sur des technologies biotech toujours plus innovantes et la plupart des blockbusters sont aujourd’hui issus des biotechnologies. Depuis l’émergence des biotechnologies dans les années 70, le droit des brevets n’a cessé d’évoluer sur les questions relatives à la brevetabilité du vivant. La loi sur la biodiversité ne déroge pas à la règle et apporte son lot de modifications
Souvent ignorés les myceliums des champignons qui pullulent dans les sols conditionnent la régénération des écosystèmes. Une véritable mine d'or du sous sol, pour dépolluer les sols, créer des insecticides, traiter la variole et même la grippe... Des sources d'innovations biomimétiques, des ressources de biodesign, comme vont l'illustrer trois équipes présentes au village des initiatives du FESTIVAL VIVANT les 15-16-17 septembre 2016, à Paris. A ne pas manquer !
Les connaissances communes du vivant délaissent des variétés essentielles à sa survie. On s'extasie devant les espèces, de préférence animales, dont les caractères sont aisément repérables, tels les tigres ou les dauphins. On peut nourrir une passion exotique pour des animaux sauvages, comme les pandas et kangourous, oubliant qu'ils ne peuvent se mouvoir que dans un écosystème savament développé par cette puissance mystérieuse qu'on nomme Nature. A l'école, l'enseignement de la bio, maintenant élargit aux sciences de la terre, recèle encore de vastes angles morts, qui précipitent des drôles de réflexes de catalogage : animal ou végétal ? Animé ou statique ? Prédateur ou victime ? A l'image des algues ou des mousses, les champignons sont souvent associés au végétal, sans qu'on sache trop pouquoi.
Végétal le champignon ?
On a cru jusqu'en 1850 que les champignons faisaient partie du règne végétal. Mais cela fait au moins 1,3 milliards d'années qu'ils se complexifient, qu'ils relancent la marche de la biodiversité après chaque extinction de masse. Leur règne est si vaste qu'il dépasse largement celui de l'animal et du végétal réuni. On a découvert recemment que c'était également, et de loin, l'organisme le plus vaste sur Terre – 9 km² ! Alors pour comprendre ces organismes si particuliers, il faut passer passer sur le champignon - la partie visible de l'iceberg - l'organe producteur qui aide coloniser de nouvelles contrées. Zoom sur l'organisme lui même, le mycelium, système digestif et respiratoire, qui irrigue la vie des sols.
Sous la forêt, peut être déployée sous votre corps à la verticale, plus de 1000 km de mycelium, à travers un réseau si dense qu'il ne sera visible qu'au microscope électronique. Vous pouvez cependant en repérer en excavant la terre : sous les couches superficielles, se dessinent de fines ramifications blanches, exsudant souvent une odeur forte d'humus forestier. Le mycelium est en effet l'organisme qui produit l'humus ; de ce fait, le mycelium est indispensable à la génération du végétal, et par extension, du règne animal. En effet, les champignons mycorhiziens développent une association symbiotique avec le végétal : ils se nourissent de cellulose et en échange, fournissent des nutriments rares. Mieux : on découvre maintenant que les mychorizes peuvent activer des protéines végétales qui protègent les plantes contres des parasites. Une culture sur mycelium accélère donc grandement la croissance des plants : bio-protection, ressource alimentaire, et lutte contre l'assèchement, car le mycelium peut retenir 30 000 fois sa masse en eau !